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Quand l’État fait faillite

L’industrie tunisienne fleuron des secteurs économiques depuis les années 70 du siècle dernier ; et priorité de l’Etat Tunisien durant les différents plans de développement, se voit aujourd’hui qualifiée de maillon faible de l’économie nationale avec un taux de mortalité élevé, une perte des avantages comparatifs et des difficultés à innover et décoller vers une industrie exportatrice comme fut l’objectif des initiateurs de la loi 72 et de l’arsenal juridique mis en place par l’état depuis plus d’un demi siècle moyennant les incitations fiscales et les encouragements financiers et autres.

Depuis 2011 ; avec une politique gouvernementale laxiste et une administration affaiblie et fragilisée la contre bande et l’importation massive asiatique puis Turque a frappé de plein fouée l’appareil industriel Tunisien.

Les entreprises et les PME Tunisiennes ont été laissées pour compte quant au combat en leur défaveur contre un fléau de contre bande et d’importations anarchiques parfois même formelles qui ont impacté la production et l’offre industrielle nationale.

Aucune mesure de sauvegarde digne de ce nom n’a été prise pour contrecarrer ce phénomène, au contraire des accords sont souvent défendus pour ancrer des relations commerciales au profit de pays politiquement amis et nous citerons point les noms ; ils sont tellement connus … !!

A cela s’ajoute une réaction et un plan de sauvetage tellement bureaucratique que certains se demandaient s’il n’était pas vraiment un plan de difficultés pour les entreprises saines. En résumé, des dizaines de décisions et zéro mise en œuvre.

Les AMS un cas d’école

Pour ne citer qu’un exemple les ateliers mécaniques du sahel sont la parfaite illustration de ce laxisme étatique. Un pionner dans l’industrie de l’inox et de la robinetterie cette société qui fut la fierté du secteur rencontre depuis sa privatisation et son acquisition par Groupe Loukil des difficultés énormes qui résultent objectivement du climat des affaires et de l’environnement concurrentiel frappé par la contre bande les fuites fiscales et la contre façon. 

Une contre bande et des importations massives échappant à tout contrôle fiscal réduisant la marge de manœuvre de tout plan de restructuration digne de ce nom. A cela s’ajoute une concurrence déloyale allant jusqu’à importer un produit au nom commercial OMS dont la connexion phonétique n’est pas aussi dure à détecter.

Certains même à tort ou à raison critiquent les banques Tunisiennes et les institutions financières ; qui ne jouent plus leur rôle de soutien à l’économie nationale puisque politisées depuis la main mise des partis sur l’appareil de l’Etat et les nominations par appartenance répondent aux appels de détresse des PME au cas par cas et à la tête des clients.

Pour revenir aux AMS ; et malgré la volonté de l’acquéreur qui a injecté pas mal de fonds pour redresser la barre et sauver l’entreprise ; et malgré une masse salariale indéfendable et une importation massive qui continue à alimenter les circuits de distribution ;  un accord avec les ouvriers a été négocié pour une trêve qui va permettre à l’équipe dirigeante de trouver des solutions radicales à la situation en cours sous forme de chômage technique selon des sources du groupe Loukil.

Ces mêmes sources s’interrogent sur les propos qui circulaient sur le net sur la bouche d’un syndicaliste à peine sorti d’une réunion avec madame le gouverneur de Sousse citant le Ministre des Finances qui qualifie le cas des AMS d’irrévocable et invitant les ouvriers à prendre attache avec la justice !!!!

Quand l’entrepreneur fait tout pour sauver son entreprise et que l’état fait montre d’une faillite irrévocable quant à la gestion et à la gouvernance il faut vraiment se demander à quand le décollage…

Ghassen seddik

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