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Le navire tunisien est toujours à flot, malgré les financements énormes de la Banque mondiale, de l’UE et de la BAD

Le navire tunisien est toujours à flot, malgré les financements énormes de la Banque mondiale, de l’UE et de la Banque Africaine de Développement (BAD)

En matière de financement, la Tunisie bat les records. Hélas, l’argent reçu n’est pas toujours dépensé à bon escient.

Financement publique :

Le gouvernement tunisien a signé avec le FMI un accord portant sur l’octroi d’une facilité élargie de crédit d’un montant de 2,83 milliards de dollars, divisée en plusieurs tranches sur une durée de 4 ans (programme quinquennal 2016-2020 de Facilité élargie de crédit de la FMI et de la banque mondiale). De son côté, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a investi 869 millions d’euro, selon l’expression même de son conseiller en communication, soit environ 2.734 milliards de dinars tunisiens, depuis le début de ses opérations en Tunisie en 2012. Le partenariat entre la Tunisie et la BAD, pour sa part, qui dure depuis plus d’un demi-siècle, totalisant un engagement financier de près de 9 milliards de dollars américains (25,2 milliards de dinars). Ces financements couvrent différents secteurs, dont l’énergie, l’eau, les transports, l’agriculture et le développement social.

Financement privé :

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a soutenu, durant les quatre dernières années, près de 1000 entreprises, en Tunisie. Moyennant une enveloppe de l’ordre de 20 millions d’euros, soit environ 65 millions de dinars tunisiens (MDT). De son côté, le fonds d’appui à la compétitivité et au développement des exportations, connu sous le nom de “TASDIR+”, a accordé, durant ces dernières années, une enveloppe globale estimée à 20 millions de dinars à 103 entreprises, 17 consortia et 17 start-ups, lesquels ont bénéficié d’une prime globale de 10 millions de dinars, soit une prime moyenne de 88.404 DT par entité retenue.

Le secteur du capital investissement a enregistré, pour sa part,  plus de 420 millions de dinars d’investissements, qui ont bénéficié à 184 projets. Dernièrement, le fonds des fonds, créé en 2019 et dédié aux start-up tunisiennes vient de recevoir un prêt de 20 millions d’euros (65 millions de dinars) de la Banque Africaine de Développement (BAD), et la Banque Allemande de Développement (KFW) vient de mettre à la disposition de la Tunisie des prêts et des dons à hauteur de 63,75 M€, prés de 200 MDT. Ce sont là, des montants considérables. Mais, malgré tout ça, le taux de croissance pour l’année 2019 se situe à seulement 1,1%, un taux considéré comme très faible, eu égard aux moyen mis en œuvre pour impulser la dynamique économique.

Pour que ces fonds soient utiles et donnent leurs fruits, il faut veiller à ce qu’ils soient  injectés dans des investissements vraiment rentables.  Et pour cela soit atteint, il faut mettre en place une base de données consacrée aux projets et activités financés par ces fonds, l’état d’avancement de leurs réalisation et leurs engagements et apports financiers.

Amine BEN GAMRA

Expert Comptable

Commissaire Aux Comptes

Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie

 

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