Vendredi, 14 juillet, la vie culturelle, les spectacles reprennent avec force et enthousiasme au Théâtre antique de Carthage. Pour son ouverture, la direction de la 57e session de Carthage a choisi le spectacle « Mahfel », une création de Fadhel Jaziri, celui-ci, il faut le souligner, jouit d’une réputation et d’un savoir-faire avéré, faut-il ajouter que Fadhel Jaziri est à lui seul un gage de qualité, son passé dans le métier et précisément dans les superproductions plaide pour lui.
Il est 22h, le théâtre antique était plein à craquer, les responsables ont drapé la scène avec un nouveau décor, des lumières de couleurs qui forment un temple et des colonnes antiques bordant la scène. Les gradins sont pleins à craquer, des publics de tous genres, à majorité jeune ; il faut-il souligner que ce méga spectacle a été précédé d’un battage médiatique remarquable (deux conférences de presse et des passages du spectacle). Du côté droit, juste devant le public, un cavalier arrive sur un cheval bai, il effectue des pas de danse, au fond la musique retentit, des groupes de chanteurs entonnent des chants de mariages, une jeune danseuse entre, elle exécute des mouvements lascifs, elle sera entourée d’autres danseuses, ça chauffe, le public applaudit, dans la zone de fond, le chef d’orchestre, habillé le plus normalement possible dirige un groupe hétérogène, ça chante de partout, ça se sépare, ça se rejoint, des début de chansons accrocheuses, le public est chauffé, il faut dire qu’il est venu pour « s’éclater », quoiqu’il arrive. Les chanteurs, un à un défilent sans ordre, les jeunes danseurs, en bas de la scène font des sauts, des doubles sauts et changent sans avertir pour danser à l’oriental, le regard du public change d’une scène à l’autre, écoute Ismail El Hattab, participe à « Bin el Ouidien » ; les chants du patrimoine du sud au nord passent, le temps aussi, ça danse de nouveaux frissons, c’est l’incarnation de la fête, du « Mahfel, comme l’aime à le souligner le maître d’œuvre « Tout le monde s’amuse, chacun à sa façon, selon ses goûts ». Trente membre de la chorale nationale et de l’Opéra nationale sont au chant, sous la conduite de Haïthem Hdhiri, 24 instrumentiste, des bendirs, des darbouka et autres violons et flûtes et aux instruments, au programme, les modes Jerbi au Fezzani, de la Ghéita au Sâadaoui ou encore du Chaoui au Mrabâa et Bou Nawara, tous ces style ont été travaillés et combinés avec les expressions occidentales modernes tel que le rap ou le rock, Orient/Occident, voix accordées ou danses désaccordés, les acteurs sont là dans une sorte de désordre auquel il faut s’habituer. Des vedettes de la scène comme Nidhal Yahyaoui, Nour Chiba sont montés participer à la fête, au « Mahfel », ils ont chauffé la foule Jusqu’à minuit et demi. Rendons grâce à Ali Jaziri pour les arrangements musicaux, à Malek Sebi pour la chorégraphie, et saluons ce projet de Jaziri qui va certainement s’affiner et avoir sa place dans la création de spectacles grandioses.