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Mehdi Mabrouk ; directeur du CAREP: « Donner un sens à la justice transitionnelle passe par le changement des programmes d’enseignement et de communication »

Les travaux de la 8ème conférence du Centre Arabe des Recherches et d’Etudes Politiques (CAREP), sous le thème « Justice transitionnelle et transition démocratique dans les pays arabes ; politique, histoire et mémoire », ont été clôturé le samedi 23 Novembre 2019 à l’hôtel Laico Tunis.

A cette occasion, le directeur du CAREP, Mehdi Mabrouk a affirmé que : « Sortir les peuples du syndrome de la victimisation passe impérativement par des réformes des programmes d’enseignement aussi bien que des médias et de l’information. Ceci ne peut que consolider le respect des droits de l’homme et du droit à la différence pour que la justice transitionnelle prenne son sens et que la mémoire ne demeure pas l’otage du passé ! ».

Il a renchéri, dans le même contexte : « réduire la justice transitionnelle en un conflit, bourreau/victime peut s’avérer aussi choquant que néfaste pour les peuples et limite considérablement leur chance de se tourner vers l’avenir. La mission d’entraîner la mémoire collective à se consacrer au présent et à l’avenir s’avère, donc, des plus ardues ».  

Le directeur du CAREP a souligné que la justice transitionnelle peut, certes, trouver des compromis mais le risque que des interrogations sur le passé refassent surface, même après une trentaine d’années, n’est pas à écarter !

Réviser ses expériences peut être utile à réduire les risques que les mêmes violations se reproduisent et affectent les générations à venir !

« Les lois et réglementations ne suffisent pas à régir les différentes expériences de justice transitionnelle. D’autres paramètres entrent en considération à l’instar de la composante des sociétés, des facteurs, sectaire, ethnique et idéologique ainsi que la capacité des élites à trouver les compromis nécessaires entre le passif politique et les nouveaux régimes montants », a conclu le président du CAREP, Mehdi Mabrouk.

Rappelons que cette conférence s’inscrit dans le cadre de l’intérêt que porte le CAREP au processus de la transition démocratique dans le monde arabe. Il a, de même, enregistré la participation d’une trentaine de chercheurs, spécialistes, experts ainsi qu’académiciens de plusieurs pays ; la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, l’Egypte, la Syrie, le Liban, le Yémen, le Soudan, la Libye, la Pologne, le Portugal, l’Afrique du Sud, la Roumanie, l’Espagne et la Suisse. Des activistes de la société civile, d’associations humanitaires et d’organisations internationales concernés par la justice transitionnelle ont aussi pris part à cette conférence dont les travaux ont démarré le jeudi 21 novembre 2019. Nous citons le secrétaire générale de la Tribune Egyptienne des Droits de l’Homme, Moetez Friji et l’ancienne ministre des droits de l’homme du Yémen, Madame Houriya Machhour…  

Signalons que la présidente de l’Instance Vérité et Dignité, Sihem Ben Sedrine a inauguré ce séminaire en présence de quelques victimes de violations qui ont profité de cette conférence essentiellement académique pour se plaindre, lors de leurs témoignages, de l’expérience tunisienne de la justice transitionnelle, estimant qu’ils n’ont pas été dédommagés comme ils l’espéraient et comme le stipule la loi.

La deuxième journée de la conférence a, quant à elle, été consacrée à des cessions de travail sur des approches comparatives et divers points de vue de l’assistance et des représentants de différentes expériences de justice transitionnelle dans les pays arabe.

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