L’économie de pays est bien entrée dans une zone dangereuse:
- déséquilibre budgétaire flagrant de l’ordre de 3,332 milliards de dinars susceptible d’aggravation suite au glissement du dinar et d’une probable hausse du prix de baril,
- dette globale est désormais insoutenable avec une croissance faible de 1.1%,
- pression fiscale insupportable.
Face à ce constat, les entreprises tunisiennes doivent prendre urgemment les mesures suivantes :
- utiliser des limites de pertes (“stop loss”) et les déplacer pour protéger les bénéfices ou réduire une perte potentielle et surtout s’arrêter en cas de pertes récurrentes.
- la revue de la stratégie, réorganisation au niveau des ressources humaines et l’optimisation des processus.
- cibler l’export : Les entreprises importatrices en Tunisie ont été affectées par la situation du marché monétaire et son impact sur l’accès au financement. De plus, l’augmentation du taux directeur a accru le coût de financement. Ce qui fait que la majorité des entreprises importatrice en Tunisie, en 2019, sont en difficultés de liquidité. Par contre, 58% des entreprises exportatrices ont vu leurs liquidités augmenter entre 2017 et 2019, Ceci peut être expliqué par la nature de leurs activités destinées à l’export et par la dévaluation du dinar jouant en leur faveur. En conséquence, nous estimons que pour l’année 2020, les entreprises exportatrices présentent un potentiel de croissance important.
- traiter la problématique de la succession pour les entreprises familiales : pour assurer la pérennité et la performance de l’entreprise. En effet, il y a lieu de prendre le temps de préparer la génération suivante à la gouvernance de l’entreprise pour assurer une succession fluide. Les jeunes générations ont en effet besoin de comprendre les spécificités des entreprises familiales et de commencer le plus tôt possible à développer des compétences adaptées, une appétence pour la gouvernance et une connexion particulière avec cette typologie d’entreprise
- la transformation digitale des entreprises : les entreprises sont aujourd’hui réticentes à investir dans le numérique, il s’agit pourtant d’une des clés pour faire face à la crise économique.
Amine BEN GAMRA
Expert Comptable
Commissaire Aux Comptes
Membre de l’Ordre des Experts Comptable de Tunisie